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Amhrán A Leabhair

11 juillet 2017

L'Epave (III)

cimetiere

 

 

 

Dupé entre deux vents de pôles opposés,
Le bateau se débat dans la sombre tempête,
Alors que la coque, salie, ecchymosée
Se piège au sein d'un maelström-oubliette.

Et le bois froid craque, disloquant les vagues,
Criant, agonisant, priant pour l'accalmie,
Tanguant, virant, ivre, parmi les longues dagues
Que les eaux lui offre jusqu'à l'anoxémie.

Puis, brisé et échoué, las il reste impuissant.
Creusant dans le sable des sillons éternels
Il s'enfonce, aphone, dans les fins grains crissant
Sous le poids douloureux du navire si frêle.

Il attend silencieux, gonflant ses tristes voiles
Qu'un alizé sauveur vienne embrasser son corps.
Il hisse haut, si haut, sous les blanches étoiles
Son pourpre pavillon.

                                         Et il l'attend encore.

 

 

 

M. - juillet 2017

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10 mai 2016

Passer ma route

[Pour ceux qui souhaiteraient une lecture au plus proche de ce que j'avais imaginé pour ce texte, une mise en page particulière est disponible sur ce document : Passer ma route]

PMR

 

 

           Il est étonnant, parfois, de constater à quel point toutes les petites choses de notre quotidien s'organisent tranquillement, entre elles, jusqu'à obtenir une espèce de toile quasiment parfaite, mais aussi terriblement monotone. D'un jour à l'autre, le même métro-boulot-dodo, schéma établi et admis par la majorité d'une population qui ne cherche plus à s'en défaire et qui le recherche lorsque pour une raison ou une autre (une voiture en panne, un bus en retard, un enfant malade…) ce parfait petit train-train se retrouve chamboulé. Et c'est ainsi que chaque jour, des millions, des milliards, de personnes se croisent de près ou de loin, se reconnaissent ou non, mais surtout ne varient jamais de ce chemin qu'ils ont mis des mois à tracer, ce chemin parfaitement réglé et minuté, ce chemin qui ne saurait souffrir d'un quelconque imprévu, d'une quelconque rencontre, d'un quelconque sourire.

 

           Loin de moi l'idée de critiquer ces agissements, du moins sans me critiquer moi-même. Car malgré toute ma volonté pour renverser cette routine assassine, force est de constater que je fais parti intégrante de ce système bien installé. A la différence près, peut-être, que je suis plus enclin à sourire à mes semblables que la majorité d'entre eux. Mais je suis jeune après tout. Qui me dit que d'ici quelques années, je ne serais pas moi aussi comme tous ces gens. Un peu comme à l'image de ces deux grands-pères assis devant moi, dans le bus qui m'amène comme tous les jours, au travail. Ils sont là, tous les deux, tranquillement installé sur leurs sièges habituels près de la porte. Je ne sais s'ils s'assoient là par habitude ou parce que c'est plus pratique (ils mettent moins de temps à sortir et gêne un peu moins les autres par leur prudence qui peut sembler quelque peu excessive). Ils sont là et devisent comme chaque jour sur le temps qui passe inexorablement, sur les dernières nouvelles concernant la famille, les amis (trop vite disparus), sur la météo qui se détraque un peu plus à mesure que les jours défilent.

 

           La météo. Il n'y a bien qu'elle qui n'en fait qu'à sa tête. Parfois même jusqu'à faire mentir les journaux et les présentateurs de la télé. "Ah, vous aviez décidé de vous habiller légèrement, car hier il faisait si beau, si chaud, comme un air de vacances… Eh bien non ! Aujourd'hui, ce sera du vent menu et peut-être un peu de pluie, juste parce que c'est vous." Décidément, il n'y a plus de saisons ma bonne dame.

 

           L'un des deux se met à tousser un peu trop fort, attirant sur lui les regards exaspérés des jeunes actifs présents autour d'eux. Ces regards teintés d'une colère froide, criant sans un mot ce que beaucoup pensent sans oser le dire. « C'est pour payer vos retraites que je travaille », « et on se demande pourquoi le trou de la sécu augmente », « à cet âge, ils font quoi de leur vie pour être utile ? » La tout s'intensifie. Le deuxième lui tape dans le dos doucement, en riant, plaisantant sur la cigarette de trop. Les deux personnes derrière eux changent de place, visiblement irrité par tant de bruit, et s'en vont continuer leur discussion (dont les quelques mots qui me parviennent parlent de capitaux et d'investissement), un peu plus loin dans la partie arrière du bus.

 

           « Depuis que ma fille est partie dans l'Ouest, c'est de pire en pire, murmure l'homme qui toussait, visiblement calmé. D'ailleurs j'ai rendez-vous dans quelques jours. Elle m'a appelé hier et m'a forcé en prendre un… C'est même elle qui s'en est chargé. Avec ses relations, tu sais… Un de ses collègues va me prendre en fin de journée. Mais qu'est-ce que tu veux que ça change à mon âge…
- Oh, ne dit pas cela, tu sais il suffit qu'un petit rhume mal soigné décide de s'installer et puis… Mais, ta fille, comment ça se passe ?

- Ils se sont bien installés, la maison leur plaît. Les enfants sont tellement heureux d'habiter devant la mer qu'ils ont voulu se baigner tout de suite.
- En cette saison !
- Tu connais les enfants. Après avoir passé des années en pleine ville, et n'avoir vu la nature que quelques jours tous les six mois… Bon, je doute qu'ils aient tenu longtemps dans l'eau ceci dit !
- Ça ne leur fait rien d'avoir déménagé si loin de toi ?
- Je crois qu'ils ne se rendent pas compte… Même ma fille. Hier elle m'a dit au revoir et a conclu par « je te vois demain ». Tu sais, elle avait l'habitude de manger avec moi le mercredi matin.
- Et tu n'as pas voulu les suivre ?
- Je ne peux pas. Qu'aurais-je fait de la maison ? Quand je l'ai construite, je me suis juré de ne jamais la vendre. J'ai passé trop de soirées, de nuits, le dimanche à la sortir de terre brique par brique... Je pensais que ma fille serait heureuse d'avoir une maison à elle après… Après... Enfin, tu vois.
- Je comprends.
- Et puis je ne veux pas être une charge pour elle. Elle m'a déjà dit que je devrais engager une aide à domicile. »

 

           Le bus s'arrête. Encore deux arrêts avant le terminus. Les deux descendent et prennent la direction des petits commerces du quartier. La tension est retombée. Ce bus ne contient plus que des personnes dont le chemin calculé ne sera plus dérangé par d'autres qui ont fini de prévoir sur le long terme, depuis longtemps déjà.

 

           Parfois je me demande ce qui nous pousse chaque jour à répéter les mêmes gestes, les mêmes paroles, dans les mêmes lieux et les mêmes circonstances. Souvent j'aimerais crier au Monde de se réveiller, d'arrêter d'agir comme si les robots s'étaient emparés de leur corps, de leur esprit… De leur âme ? À quel moment les gens se sont-ils dits qu'il fallait, tous les jours, exécuter les mêmes actions pour prétendre au bonheur et à l'accomplissement de soi ? J'aimerais crier au Monde de m'endormir. Je ne supporte plus d'appartenir à cette scène parfaitement millimétrée. Je me souviens lorsque j'étais au chômage, le temps que je passais ainsi, à attendre une lettre, un rendez-vous, un miracle. Tout ce temps que j'ai passé à regarder ma vie se dérouler sans moi, prisonnier (comme je pensais à l'époque) d'une routine quotidienne qui consistait à se réveiller le plus tôt possible, pour répondre le plutôt possible à des offres qui recrutaient le plus tôt possible. Et ensuite il fallait attendre, dans l'espoir vain d'un coup de téléphone salvateur qui briserait enfin mes chaînes.

 

           Fou que j'étais.

 

           À cette époque j'aurais pu m'adonner à toutes ces passions qui font de mon être ce "moi" si particulier. J'aurais pu décider comme cela, sur un coup de tête, de sortir visiter la ville, de m'abandonner la contemplation du monde, assis sur un banc, dans un parc, en profitant d'une météo clémente en cette saison. J'aurais pu rattraper ce retard (purement subjectif) culturel que j'ai accumulé depuis de nombreuses années. J'aurais pu découvrir, apprendre, transmettre des savoirs (peut-être quelque peu cocasses). Mais non. Je me suis senti honteux. Honteux de ne pas trouver ma place dans un système voulu parfait. Honteux d'être là, à ne pas savoir vendre ma personne, ou du moins à ne pas correspondre aux attentes d'entités supérieures régissant nos vies grâce à de simples petits papiers. Honteux de ne savoir quoi faire, a mon -jeune- âge pour me rendre utile. Aujourd'hui je me rends compte à quel point j'étais stupide et ridicule. Aujourd'hui les journées s'enchaînent et se ressemblent, sauf que… Aujourd'hui, je n'ai plus la même liberté qu'hier. Là où avant je pouvais décider d'une minute à l'autre, de partir explorer le monde (chose que je n'ai jamais songé à faire, nous sommes d'accord), je suis maintenant obligé de me tenir à mes horaires. Et qu'importe si ce matin lumière est particulièrement magnifique, si ce soir ou cette nuit un phénomène astrologique rare se produit, qu'importe, je me dois d'être présent à mon poste, disponible pour toutes les tâches qui m'incombent, sans jamais sourciller, sans jamais rêver.

 

           Nous sommes ainsi des millions, des milliards de personnes à nous croiser chaque jour, à nous reconnaître ou non, mais surtout, nous sommes tous là invariablement, à poursuivre un même chemin, inlassablement, sans jamais s'en écarter et à aller inexorablement vers une fin sans couleur. Car oui, tout a une fin.

 

           Aujourd'hui, dans le bus, un vieux monsieur regarde le ciel bleu par la fenêtre. A côté de lui, une place assise reste désespérément vide. Son compagnon du matin s'en est allé. Cette vilaine toux était plus sérieuse qu'elle ne le paraissait. J'ai lu une annonce dans le journal, rubrique nécrologique. Je ne sais pourquoi j'ai atterri sur ces pages. J'avoue ne pas avoir fait le rapprochement entre ce monsieur R... et celui que je croisais tous les jours chaque matin, sans même lui dire bonjour. Et puis, lorsque j'ai vu la place vide, à côté de son ami aux yeux tristes, j'ai compris. Je n'ai pas osé lui parler, je n'ai pas osé lui dire mon empathie, mes condoléances.

 

           Aujourd'hui , dans le bus, un jeune couple rit. La radio du conducteur oscille entre musiques et informations déprimantes. Dans sa poussette un bébé s'endort après avoir fini un biberon, que sa maman s'empresse de ranger en regardant sa montre. Plusieurs jeunes hommes ont les yeux fixés sur leur téléphone portable, certains pianotant à toute vitesse sur l'écran. Je les contemple un instant.

 

           Puis je me lève.

 

           Aujourd'hui, dans le bus, deux générations différentes se rencontrent, chacune déviant sans crier gare d'une route passée. Un sourire, quelques mots.

 

 

 

 

       "Il fait beau, aujourd'hui".

 

 

Emerald, 10/05/2016

31 mars 2015

Des espoirs.

 

Au fil des ans naissants j'ai appris comment,
Comment voir et toucher, re-sentir et gouter.
Au fil des ans passants j'ai appris comment
Marcher puis tomber, se relever et aller.

Au fil des ans stagnants j'ai oublié comment,
Comment rire et pleurer, comment vivre et laisser.
Au fil des ans lassants j'ai oublié comment,
Comme avant est passé, et maintenant fané.

Pourtant, un jour j'ai su. Pourtant, un jour j'ai pu.
J'ai su m'arrêter et m'émerveiller d'un rien.
J'ai pu m'évader et vous contempler au loin.

Mais aujourd'hui je sais que tout espoir est vain.
J'ai trop laissé le mal me ronger à sa faim
Et je maudis ce jour, jour où je me suis tue.

 

Emerald - Mars 2015

20 janvier 2015

Voler

Source: Externe

 

Voler, je voulais voler,
Déployer mes ailes
M'élancer

Voler, je voulais voler,
Et d'un coup laisser
Mes chaines

Voler, je voulais m'envoler
Et crier vers le ciel
Ma liberté

M'envoler, je voulais m'échapper.

Par un bras retenue,
A deux doigts d'y aller.

Voler.

 

Photo : Benoit Courti

20 novembre 2014

Et souffle...

Source: Externe

 

Premier souffle naissant
Volute d'air légère
Vit l'espace d'un instant

Premier souffle enlaçant
Volute d'air sincère
Sur un corps qui se tend

Premier souffle dansant
Volute d'air se perd
Sur le sein de l'amant

Premier souffle lassant
Volute d'air amère
Balayée par le temps

Essoufflent Vie et Vent
Volutes éphémères
Sur les pierres d'antan

 

Juillet 2014, Père Lachaise

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15 septembre 2014

Nuit

Source: Externe

 

Pourquoi l'encre de la nuit est-elle si noire ?
Et les si lointaines étoiles fugaces ?
Pourquoi cette sombre mer n'a ni vent, ni phare ?
Et qu'au petit matin le trouble est si tenace ?

9 juillet 2014

Cycles

350

 

Fixer le tourment
Dans la lueur de l'été
Renaître peut être

Et réaliser soudain
Qu'au loin les neiges menacent

8 juillet 2014

Instants

PL-1

 

Coule la pluie froide en larmes hivernales
Sur les joues pétrifiées des statues corrodées
Par le temps et l'oubli, par l'absence banale
Des héritiers distraits par leur vie à mener.

Courent sur les tombes, guirlandes végétales,
Les lianes de lierre, fissurant les années
Des pierres abattues, autrefois virginales,
Maintenant maculées de mornes fleurs fanées.

Souffle dans les feuilles la bise transportant,
Dans son voile noir de mort et de douleur,
Les sanglots silencieux des défunts parents.

Souffle dans les feuilles la brise transportant,
Dans son voile joueur de vie et de couleur,
Une multitude de rires enjoués d'enfants !

 

 

Je me suis promenée vendredi dernier dans les allées silencieuses du Père Lachaise. Le temps se prêtait fortement à une ballade dans le cimétière puisque j'ai dû m'abriter régulièrement sous les feuilles des grands arbres qui longent les chemins et les tombes. Puis, à un moment, voilà que résonnent dans le silence des rires, des cris et des chansons d'enfants...

24 avril 2014

De l'éther à...

Source: Externe

 

De l'effet à l'amer
De l'écrit à la veine
De l'amour arraché

De la fosse à l'ailleurs

5 février 2014

Addictions

Solitude

 

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais dès que quelque chose est nouveau, on a tendance à le pointer du doigt. A tort ou à raison, peut être, là n'est pas la question, mais on le regarde d'un mauvais oeil, on le critique, on en fait des recherches, on en sort des statistiques qui s'alignent, qui montrent que tel ou tel point de vue est meilleur que l'autre. Bref, la nouveauté fait plus ou moins peur, la nouveauté dérange, et la nouveauté on cherche souvent à la blamer.
Je vous passerai là l'exemple du "le jeu vidéo c'est le mal, regardez aux states tous les jeunes qui rentrent dans des écoles avec des armes à feu pour tuer tout le monde ! C'est prouvé, ils jouaient tous à Call of !" Ah, ben non, je ne le passe pas finalement.

Non, je vais aller au delà. Parce que le jeu vidéo n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Concrètement, à chaque avancée technologique qui s'est plus ou moins démocratisé avec le temps et la loi de la mondialisation, on en est arrivé à lire des articles scientifiques (relayés par des journalistes qui n'avaient pas forcément tout compris, mais c'est pas grave, ce sont les grandes lignes qui interessent le gens moyen, qui pourra à son tour dire à son camarade "tu as vu le dernier article de [insérez ici le nom d'un journal connu], le/la [insérez ici une technologie en vogue] c'est vachement dangereux pour la santé physique/psychique [rayez la mention inutile]"). Ces articles scientifiques, donc, mettant en garde contre l'utilisation de tel ou tel objet en étalant devant les yeux du gens moyen (oui je l'aime bien, il est gentil) les possibles effets néfastes pouvant en découler.
A tort ou à raison, je le répète.

Sachez messieurs-dames que la télévision nuit gravement à votre santé physique et mentale. Physique parce que vous restez assis devant, mentale parce que Secret Story. Non, je déconne. Quoi que.

Non, je ne vais pas tomber dans le cynisme, je m'en voudrais de gâcher mon message par des mots qui pourraient être mal interprétés. D'ailleurs, je vais recadrer mon article en reprenant mon titre : je voulais parler de l'addiction.

L'addiction existe, elle est réelle, elle l'est pour n'importe quel objet. Il y a des gens qui ne peuvent pas se séparer de leur télévision, qui ne peuvent pas se séparer de leur ordinateur, de leur connexion internet, il y a des gens qui ne peuvent pas se séparer de tel ou tel jeu (en ligne ou non). Oui, l'addiction existe, c'est un fait réel et établi. Là où je veux en venir, c'est à la généralisation qu'on fait de l'addiction et des possibles effets néfastes qui pourraient en découler.

Je vais prendre l'exemple qui me parle le plus, et nous allons en revenir aux jeux vidéos. Attention, je vous arrête immédiatement, je ne mets pas tous les jeux vidéos dans le même panier. Il est certain que les Candy Crush et autres bejeweleds n'amènent pas la même réflexion qu'un Wow. Mais prenons les exemples des RPGs : on les dit addictifs, on cite à outrance les jeunes (jamais les vieux par contre) qui passent leur temps dessus, qui ne font que ça de leur vie. Oui. Et on ne parle absolument pas des couples qui se sont formés grace à eux, des amitiés qui ont vu le jour (et pas uniquement virtuelles, je ne compte plus le nombre de gens que j'ai/je vais rencontrer grâce aux RPGs), ni même des productions qu'ils ont engendrés.

Productions ? Pourquoi productions ? Parce que réunissez des personnes qui ont une passion communes, vous obtiendrez forcément des personnes qui peuvent produire ensemble. Produire quoi ? De l'art, pardis (et pas que). J'ai écrit de fabuleux récits avec des gens que je ne connaissais que depuis quelques mois. J'ai créé des images, des peintures, des photos en prenant appui sur le contenu du jeu, de l'histoire qu'il mettait en avant. Tout jeu ayant un minimum de trame peut fournir une base pour de nombreuses créations. Ah, oui, là on peut éventuellement arguer qu'après tout, les rôlistes sont très peu présents sur la scène du jeu vidéo (et on aurait tort). D'accord, et si nous parlions de production scientifique ? Vous ne vous souvenez plus ? Ah, bon, faut-il que je vous rappelle la fabuleuse aventure de ces joueurs qui ont réussi à décoder la structure d'une enzyme proche de celle du virus du sida ?

Mais revenons une fois de plus aux nouvelles technologies. Quand la télé est sortie, on l'a pointée du doigt (et ça continue), quand l'ordinateur est sortie, on l'a pointé du doigt (et ça continue), quand internet est sorti, on l'a pointé du doigt (et ça continue). Je peux continuer longtemps comme ça. Vous voulez un exemple concret ? On pointe quoi du doigt en ce moment ? Allez, réfléchissez. Non ? Les smartphones et les tablettes qui nous envahissent voyons. Je vais en rajouter une couche : à tort ou à raison, là n'est pas le problème. On les fustige parce que les gens y passent trop de temps, parce que c'est mal, parce qu'ils ne font que ça.

Vous voulez que je vous dise ? Gamine je lisais. Ado je lisais. Adulte je lis encore. Je peux passer mes journées à faire cela, à ne faire que cela, à enchainer 4 tomes du trone de fer en trois jours. Adolescente je passais mes journées accrochée aux pages de parfois 6 romans en même temps (sans compter les lectures obligatoires scolaire). Adulte je peux passer mes journées à lire. Je peux également passer mes journées à écrire sur mon ordinateur (parce que les nouvelles que vous lisez sur ce blog, en général, je les ponds en deux jours) ou sur mes calepins (bien qu'en général, ce sera sur le PC, question de pratique... et de pratiques). Ben bizarrement, personne ne m'a jamais rien dit à ce sujet. (Ah, si, pardon, je me rappelle encore de ma mère qui gueulait depuis le jardin "Mais SORS, tu peux lire dehors!")

Pourtant, question "j'en branle pas une et je persiste dans une activité répétitive pendant des jours, des semaines voire des mois", je pense que la lecture, ça se pose. On est presque autant passif quand on lit que quand on regarde la télé (et tout autant avachi).

 

Sincèrement, vous pensez que lorsque l'écriture a été inventée, on l'a pointée du doigt en disant "p'tain, la génération future elle a du soucis à se faire" ?

 

PS : ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : les dérives existent et elles sont réelles. Mais pour citer rapidement une théorie psychologique sur laquelle j'ai basé mon mémoire de l'année dernière : un utilisateur est actif dans le choix d'un média et dans son utilisation. On peut nous donner n'importe quel objet, nous dire qu'il sert à une chose, si nous décidons que nous pouvons nous en servir autrement, nous le ferons. Y compris de manière néfaste.

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