Insomnie, ou petite attente nocturne.
Il n'est pas aisé de trouver l'inspiration,
Même plus si celle ci vous sert d'expiation.
C'est en mes maux que je cherche l'expiration.
C'est dans l'écriture qu'est la respiration.
Effacer les fautes, effacer les erreurs,
Toutes commises au fil de mes parenthèses,
De mes métaphores ou de mes antithèses.
Effacer les fautes mais laisser les froideurs.
Des traits sur la feuille, des prémices de vers.
C'est dans l'inachevé que se trouve ma voix,
Au creux de prières que des échos renvoient,
Au fond d'un corps d'enfant cherchant les bras d'un père.
Et la mine tourne, tourne et cela en vain,
Tout au fond de mes yeux, des phrases inutiles,
Adjectif factices, apostrophes faciles,
Des larmes qui creusent un si profond ravin.
En insomnie de mots, je reste page blanche,
Vide, sans son, sans vie, le visage impassible.
Tâches sur ma face, signature impossible,
Un sens qui s'efface, soudain la page penche.
Emerald